D'abord pressentie pour ce voyage de 9 jours, la Jordanie avait notre préférence et nous avions préparé notre itinéraire. Mais après avoir consulté la météo plutôt défavorable, nous avons préféré remettre à plus tard cette destination.

Donc une semaine avant le départ, nous avons opté pour un autre pays arabe et déjà connu : le Maroc, et plus précisément le sud d'Agadir. En une journée, nous avons donc construit notre itinéraire, réservé notre vol Orly - Agadir et son parking, 9 nuitées dans 8 lieux différents, et un véhicule 4x4, histoire de profiter de quelques pistes sauvages.

Ci-dessous, la carte de notre itinéraire :

Notre vol aller Transavia partant d'Orly le samedi 27 janvier à 7h20, nous avons pris la route le vendredi après-midi et avons réservé l'hôtel Orly Supérior, tout proche de l'aéroport mais sans parking privé, ce qui a été un peu galère pour trouver une place dans la rue, après avoir galéré sur la route pour rejoindre Orly, avec les blocages paysans. Nous avons fait le trajet en 6 heures au lieu de 3 heures 30.

Samedi 27 janvier :

Réveil à 5h00 pour rejoindre le parking P2 : difficile à trouver car mal indiqué. L'avion est annoncé au Terminal 3 porte F, mais la porte F se trouve au Terminal 4. On tourne en rond avant d'avoir la bonne info ! Et le Terminal 4, on l'atteint après une bonne marche et du coup bien éloignés du P2... et ce sera le même cirque au retour ! Et pour compléter le tout, nos bagages de cabine se retrouvent en soute : pas sympa Transavia. Le vol se passe sans encombre et nous atterrissons à l'heure à 11h00 à l'aéroport Al Massira d'Agadir. On récupère nos bagages, une carte SIM Orange (10 € pour  Go), des Dirhams, et le Duster 4x4 que nous avons loué chez Exotikcar. Le règlement se fait par CB à l'arrière de la voiture. Il y a des rayures et des d'autres défauts mais peu importe. Le gars nous dit que seul de gros pocs sont important. La voiture est propre. La location est un peu chère avec l'assurance maximum mais cela reste toujours moins chère qu'un gros 4x4 à 120 € / jour.

Nous rejoignons la côte atlantique et la plage de Tifnite où de nombreuses cabanes de pêcheurs et d'autres ont été détruites manu militari par L'Etat marocain. Reste juste la "criée" avec un restaurant fermé. Mis un marocain nous fait de la pub pour son resto de plage. Un conseil : garez vous sur le parking avant le bâtiment car sur celui qui se trouve après, un homme au gilet jaune vient vous réclamer des sous à votre retour sous couvert d'entretien de la zone poussiéreuse...

Finalement, nous descendons sur la plage pour nous restaurer : 4 vieilles tables sales avec parasols d'un autre âge sont plantés dans le sable. Quelques touristes français et suisses sont installés. On s'installe sans connaître le futur contenu de nos assiettes : ce sera 8 pauvres sardines grillées +++ et toutes sèches... alors après avoir payé quelques dirhams (en gros 10 dirhams = 1 euro), nous quittons l'endroit très déçus. Quelques surfeurs s'exercent sur les rouleaux de l'océan. Côté terre, nous observons au loin de jolies dunes de sable clair, avec à nos pieds de nombreux déchets.

Nous reprenons la route en direction de Douira, où nous arrivons au Riad Sahara Sunset Beach en milieu d'après-midi. C'est Ibrahim qui nous accueille dans cette maison d'hôtes principalement équestre. Il nous présente Floran et Nora dans un beau salon avec vue sur mer, un couple franco marocain, propriétaires des lieux. Nous apprécions l'accueil chaleureux et les conseils de nos hôtes, autour d'un thé à la menthe. Puis, en moins de 10 mn à pied, nous descendons à la plage, où sont installées dans les falaises, ce qu'on appelle ici des grottes mais qui sont en fait des abris troglodytes, creusés par les pêcheurs. Ils sont, pour la plupart, abandonnés et en bien mauvais état. Après une bonne balade sur la plage immense, nous remontons nous installer dans notre chambre spacieuse et typique, et magnifiquement décorée située dans un angle du riad. Le patio est superbe et la vue depuis le toit-terrasse nous promet un joli coucher de soleil. 

Après le délicieux repas, nous assistons au "sunset"... puis passons la soirée à discuter avec Floran et Nora ainsi qu'avec deux autres clientes lituanienne et anglaise qui sont là pour une randonnée à cheval. Nous regagnons notre chambre vers 0h30.

Dimanche 28 janvier

Après un copieux petit-déjeuner, où nous découvrons l'Amlou (pâte faite d'amandes grillées moulues mélangée avec de l'huile d'Argan), nous quittons Douira pour rejoindre, par une piste sablonneuse, le Parc National de Soussmassa et son oued à Sidi R'Bat, réputé pour ses ibis chauves. En une balade de 7 km A/R, nous observons des tadornes casarca, des spatules, des flamants roses... blancs, et des cormorans, mais pas d'ibis. Nous discutons avec un garde forestier en moto, qui entre autre, nous conseille un resto à Oued Massa. Avec bien du mal, nous trouvons le Paradis Berbère, où de nombreux touristes en 4x4 font escales avec leurs guides. Nous y dégustons un excellent tajine au poulet. Nous prenons ensuite la direction de Tiznit où nous allons voir les remparts, comparés sur "le routard" à ceux de Taroudant, mais c'est plutôt décevant. Nous poursuivons par la route côtière P1905 jusqu'au Greenwave Lodge à Sidi Boulfdail.

Une dizaine de cabanes - chambres encadre le bâtiment principal avec restaurant. Il y a même une piscine. L'accueil du gérant est correct, sans plus. Les "petits employés" sont bien plus sympas. Le lodge est légèrement en hauteur de la plage et on fait une longue balade les pieds dans l'eau. Après le repas et le coucher de soleil, nous regagnons notre cabane pour une bonne nuit... avec bouchons d'oreille, car encore plus que la veille, le bruit des vagues est omniprésent.

Lundi 29 janvier

Après le petit-déjeuner tardif (pas avant 9h00), nous reprenons la route P1905 pour rejoindre Mirleft que nous visitons rapidement, Une jolie mosquée toute neuve, un marché animé et une boutique où nous achetons un pot d'amlou... Nous continuons en direction de Sidi Ifni. Nous nous garons dans le quartier un peu ancien où trône un phare, et des bâtiments administratifs tous peints en blanc. Depuis une grande terrasse, nous avons un magnifique point de vue sur l'océan, la plage et une aire pour camping-cars... 2 marocains vêtus de bleu discutent entre eux et se rapprochent de nous... Ils nous disent qu'ils font une exposition d'objets tout droit venus du Sahara Marocain ou Sahara Occidental en fonction des susceptibilités. Ils nous proposent de nous faire la visite de leur local loué pour l'occasion. On se déchausse avant d'entrer dans leur petit lieu d'expo car ils dorment à même les tapis. Ca sent un peu le piège à touristes mais la dicution est enrichissante : la sécheresse étant intense dans le sud-marocain, ils sont remontés en 37 nuits (il fait trop chaud en journée) de la frontière mauritanienne à Guelmin pour vendre des dromadaires. Leurs animaux seront vendus à la boucherie car les éleveurs n'ont plus les moyens de nourrir la totalité de leurs cheptels. Ils en profitent pour vendre des objets de famille de leur "clan". Ils nous présentent autour d'un thé à la menthe, divers objets et nous proposent de choisir ceux qui nous plaisent et de les placer dans une jatte. La négociation du prix se fait par écrit et en silence. Aucun achat n'est obligatoire mais nous leur achetons quand même quelques menus objets.

Nous reprenons la route et après quelques incartades en bord de mer, nous nous dirigeons en direction de Fort Bou Jerif. Nous empruntons une piste de 4 km pour rejoindre la construction en terre faite par ou plutôt pour les français dans les années 30. Ce gigantesque fort est désormais dans un piteux état st se délabre d'années en années. Il fait ici 35°C et on est pas habitués. Après une visite, nous poursuivons la piste sur moins d'1 km pour gagner notre hébergement du jour FBJ soit Fort Bou Jerif. Il s'agit d'un petit complexe touristique avec hôtel, camping, tentes de location et restaurant. Comme on a choisit la version confort, la personne de l'accueil nous conduit vers l'hôtel situé à 200 m des bâtiments principaux. Ce complexe est propriété d'un ancien pilote moto suisse qui a participé au Dakar puis à son organisation.Comme nous avons repéré au camping un pick-up et sa cellule amovible, nous allons tailler la bavette avec les propriétaires de la Rochelle. Après le repas, nous regagnons notre chambre au décor oriental. Moustiques et autre petites bêtes piquantes nous accompagnent pour la nuit.

Mardi 30 janvier

La jeune serveuse accro au smartphone ayant désertée au moment de nous servir le petit-déjeuner, nous continuons la piste de la veille sur 7 km afin de rejoindre une route goudronnée. Afin de reprendre la N1 en direction de Tan-Tan, nous coupons par une jolie piste sablonneuse. La N1 est en travaux pour la transformer en 2x2 voies du nord au sud du Maroc. Pour le déjeuner, nous stoppons dans un resto-route fréquenté uniquement par des locaux... et la qualité n'est vraiment pas au RDV : brochettes de bœuf ou plutôt de très vieux bœuf pas tendres du tout ! Nous continuons ur la N1 limitée à 100 km/h... et où une descente m'entraine à 113 km/h vitesse contrôlée par la Gendarmerie Royale qui nous arrête au rond-point suivant, en même temps qu'un camion de paille surchargé. Le gendarme qui rempli le PV est très sympathique et me propose même un thé à la menthe dans son  vieux Patrol, que je refuse poliment.

Nous traversons Tan-Tan, une ville au milieu du désert que nous aurons l'occasion de découvrir au retour. Toujours par la N1 également en travaux au sud de El Ouatia ou Tan-Tan plage, nous longeons l'océan et arrivons à notre étape du soir à Akfenir, à la Courbine d'Argent, une maison d'hôte tenue par un couple de français. C'est Nathalie qui nous accueille dans son riad construit par son père. On s'installe dans notre chambre rénovée et très claire. Nathalie nous donne RDV dans le salon pour un apéritif avec les autres voyageurs. Nous sommes 4 couples de français dont un couple de quinquas avec qui nous sympathisons. Alexis et Sophie sont pilote et hôtesse chez Air France. Nous poursuivons la discussion à table en partageant un repas délicieux et très copieux. Nous découvrons que nous nous retrouverons 2 jours après à l'étape à Icht. On papote encore une fois très tardivement.

Mercredi 31 janvier

Après le petit-déj à la française, nous quittons la Courbine d'Argent, pour nous rendre à quelques kilomètres, au Parc National de Naïla ou Khenifiss : il s'agit d'un "fjord" bordé d'un désert de dunes, un erg. Le vent s'est levé et la route est déjà balayée par le sable. Le parking est situé en haut d'une petite falaise et un chemin bétonné descend vers les barques de pêcheurs : il est d'ailleurs possible de payer un de ces pêcheurs pour une promenade sur la lagune. Du haut la vue est impressionnante sur le parc national : eaux bleues et dunes dorées sans oublier le vert de la végétation. De nombreux oiseaux peuplent le site. On part en balade vers le nord pour rejoindre les grandes dunes. Ce site est vraiment magnifique et la brume de sable rend le paysage irréel. on fait un A/R de 5 km sur un sable parfois dur, parfois très meuble. Le retour se fait avec un vent de plus en plus puissant, qui se transforme en tempête de sable.

Nous reprenons la route avec une visibilité réduite due au sable pour déjeuner dans un restaurant d'Afkhenir, fréquenté par les touristes et les routiers qui descendent vers le Sahara ou remontent vers les grandes villes du nord. Puis nous stoppons au Trou du Diable ou Ajeb Lah ou un effondrement au-dessus de la falaise a creusé un trou d'une quarantaine de mètres de diamètre. Les vagues de l'océan s'y engouffre au fond.

Nous continuons sur l'ancienne N1 qui longe de près la côte sur plusieurs kilomètres pour rejoindre la nouvelle 2x2 voies qui est en cours de construction... On traverse El Ouatia, la station balnéaire de Tan-Tan avant d'entrer dans cette ville administrative sans charme. Nous avons réservé une chambre à l'hôtel MJI Group  en plein centre ville : nous logeons dans la chambre "palmier" spacieuse mas froide d'aspect avec carrelages et marbre. Elle est située au rez-de-chaussée et à l'arrière du bâtiment avec une petite cour privative entourée de hauts murs. Nous sommes bien isolés de l'agitation de la ville. Notre voiture restera garée dans la rue...Pour le repas, nous aurions souhaité manger un couscous mais aucun restaurant n'en sert. Finalement, après de longues hésitations, nous jetons notre dévolu sur "l'Espace Confort" au nom pas très local, mais le plat saucisses nous convient bien. Retour à l'hôtel où le gardien regarde bruyamment et tardivement des vidéos sur son smartphone.

Jeudi 1er février

Le petit-déjeuner se prend dans le hall de l'hôtel, derrière les baies vitrées qui donnent sur la rue : pas discret du tout et un mendiant fait des allers retours sur le trottoir en nous regardant intensément à chaque passage, en attendant notre sortie. Nous devons retirer de l'argent au DAB voisin de l'hôtel et une dame fait la manche au pied du distributeur. Un troisième homme s'approche de la banque et réclame des sous à un autre marocain plus âgé mais bien habillé... que doit-on faire : donner et inciter ces personnes à mendier ou refuser ? Finalement le marocain donne quelques dirhams aux 3 mendiants et nous l'imitons à la suite. Le sud du Maroc est très pauvre et il n'y a pas de travail pour tout le monde... Ces 3 personnes sous remercient puis disparaissent dans la rue. On charge les bagages dans le coffre et l'aventure continue On part vers sud est par la P1600 sur Maps ou RR103 sur l'application Osmand. La route est goudronnée et traversons Tilemzoun. J'avais repéré, avant de partir, une piste pour rejoindre Assa en une journée. Le départ de la piste se fait au point N28.15079° / W10.88895°. 

Nous attaquons par une piste retravaillée récemment mais avec pas mal de tôle ondulée : la vitesse moyenne est alors de 20 km/h. On traverse des paysages aux couleurs orangées et grises anthracites. Un oued à sec est bordé d'acacias. Quelques rares habitations en ruines se détachent dans cette vaste plaine encadrée de montagnes culminants à 650 m au nord et 400 m au sud. Deux camps de nomades en toile sont dispatchés le long de la piste et nous croisons à plusieurs reprises leurs dromadaires. 

Après avoir franchi une "cluse", nous redescendons vers 150 m d'altitude avant de rejoindre l' oued Drâa : il s'agit du même oued qui donne le nom à la célèbre vallée bien plus à l'est et qui passe à M'Hamid et Zagora et remonte sur Ouarzazate. Il est ici à sec. on pique-nique à l'arrière du Duster au-dessus d'une nouvelle plaine et de nouveaux paysages grandioses. La progression est : la piste alterne cailloux, sable plus ou mois mou et nous avons parfois quelques hésitations sur les directions à prendre. Mais notre Duster passe partout et nous surprend par ses capacités même si c'est un véhicule que nous connaissions parfaitement avant de venir ici.

Les paysages que nous traversons sont désormais dignes des savanes d'Afrique Australe mais ici pas de fauves ni d'éléphants ! Vers 16h00, nous décidons de quitter cette piste pour rejoindre ce que je pensais être une route goudronnée pour gagner du temps car nous avons encore pas mal de kilomètres à faire avant la nuit. Pour cela, nous traversons le Drâa, toujours à sec : c'est un peu chaotique mais cela n'est rien à côté de la piste de galets qui franchit un petit col. La garde au sol du Duster est un peu trop faible par rapport à la hauteur des ornières ce qui m'oblige à rouler sur le côté de la piste et c'est pas très confortable... En redescendant on croit rejoindre le goudron mais ce n'est qu'un mirage ! La RP1309 n'est pas asphaltée et on poursuit à vitesse modérée même si on atteint parfois les 50 km/k sur des étendues de terre bien planes. Le soleil passe derrière l'horizon alors que nous sommes toujours sur la piste cette fois-ci plus roulante et enfin le goudron sur la RP1308, alors que la nuit tombe sur Aouinet Torkoz. Nous pouvons alors accélérer pour rejoindre Assa.

Il fait nuit noire quand nous remontons vers le nord est, par la RN17, vers Icht. La progression est difficile car les phares du Duster éclairent à 20 mètres devant le capot. En plus, on croise des 4x4 équipés de barres leds et qui ne prennent pas la peine de les couper en croisant d'autres véhicules : de vrais abrutis ! Le risque est de percuter des piétons ou cyclistes non éclairés ou alors des animaux... La tension est grande et la fatigue de la journée se fait sentir. Enfin Icht que l'on traverse pour rejoindre le camping - hôtel Borj Biramane. En cours de route, nous avions prévenu de notre arrivée tardive. Il est 20h30 quand nous franchissons le portail et un membre du personnel nous attend avec sa lampe torche pour nous garer au mieux. Ils nous ont gardé un tajine et comme prévu , on retrouve Sophie et Alexis installés dans le salon. Après le repas pris en solitaires, on repart dans de sympathiques discutions jusque vers minuit. On retrouve notre confortable chambre située dans une maisonnette, pour une nuit réparatrice.

Vendredi 2 février 

Au lever, le ciel bleu est toujours présent. Petit-déjeuner et on visite le domaine de l'hôtel. On croise à nouveau Sophie et Alexis qui eux, vont aller visiter le village souterrain à Icht.

Nous partons de notre côté pour aller à Amtoudi à 70 km de Borj Biramane. C'est du goudron et c'est très bien ! Amtoudi est une oasis située à l'entrée d'une gorge où l'on peut aller randonner. Il est presque midi quand nous garons notre voiture près d'un camping à camping-cars.

Nous traversons les plantations à l'ombre des palmiers pour remonter au village. En face de nous et sur un piton rocheux, nous apercevons un magnifique agadir : il s'agit d'un "grenier fort communautaire" où les habitants abritaient leurs richesses. Ils s'y réfugiaient également lors d'attaques ennemies. Celui-ci daterait du XIème siècle. Nous n'avons malheureusement pas le temps de monter le visiter. Après la première partie du village, nous entrons dans les gorges aux hautes falaises verticales d'une jolie couleur ocre. Le contraste avec la palmeraie est fascinant. Nous passons devant un petit restaurant, l'Oasis Amtoudi, à la terrasse ensoleillée et aux murs bleus, où nous réservons un couscous. Il faut compter 1h20 d'attente pour la préparation, alors nous nous enfonçons un peu plus dans le canyon. Au-dessus de nos têtes trône un second agadir, puis nous croisons 2 dames qui tressent dessous de plats et corbeilles... Si on continue, on peut rejoindre une source mais comme le temps nous est malheureusement compté, on fait demi-tour pour revenir manger notre couscous sur la terrasse qui est maintenant à l'ombre des parois rocheuses. Du coup, il y fait beaucoup plus frais ! Le couscous est délicieux.

Amtoudi est vraiment un endroit magnifique où l'on aurait pu rester 2 ou 3 jours et on se promet de revenir passer plus de temps ici. Mais il faut bien repartir car nous avons encore pas mal de route à faire pour rejoindre Tafraout que nous avions déjà visitée en 2018 mais sous la pluie. La route qui y mène est en travaux. Néanmoins, les paysages que nous traversons sont splendides. Nous arrivons en ville aux travers de palmeraies blotties au pied des montagnes de granite rose, éclairées par le soleil.

Nous nous rendons directement à la Kasbah chez Amaliya, notre hôtel où nous resterons 2 nuits. Il est situé à 4 km au nord de Tafraout, à Ameln. 

Samedi 3 février

Aujourd'hui, c'est jour de randonnée. Nous rejoignons Tafraout pour acheter à manger pour le pique-nique du midi. Une boutique pour le casse-croûte et une autre boutique pour les fruits et légumes. Il est aux alentours de 9h00 et la ville est très calme. Nous prenons la direction du sud de la ville sur la R107, traversons Aguerd Odad et stoppons au bord d'une petite route au cœur des rochers rouges.

On met notre petit sac sur le dos et c'est parti tout en discutant des habitants qui nous racontent beaucoup de choses sur lesquelles on a parfois des doutes, comme la présence gazelles dans les montagnes quand j'aperçois un animal qui fuit vers les rochers... Eh bien il s'agit bel et bien d'une gazelle ! Superbe animal fin et gracieux...

Nous suivons le cours d'un oued qui redescend en direction de Tafraout. Nous avons bien du mal à trouver le sentier; même si nous n'avons aucun risque de nous perdre. A l'approche d'un carrefour, au creux des montagnes, 2 gars finissent de charger la benne d'un camion avec des galets de la rivière asséchée. Ils repartent en même temps que nous et avons l'impression de vivre la série "des routes de l'impossible" tellement le camion balance sur le fond de l'oued. Eux descendent vers la ville, et nous, nous remontons vers l'est. A cet endroit, un berger puise l'eau d'un puits afin d'abreuver son troupeau de chèvre. Le chemin passe à côté de son camp de toile. Notre but serait de rejoindre le Mont Almacor culminant à 1680 m mais notre condition physique et le chemin difficile ne nous le permettent pas. Nous stoppons pour pique-niquer vers 1260 m : la vue sur Tafraout et les couleurs des paysages sont magnifiques. Il faut cependant penser à redescendre pour rejoindre la voiture. En repassant au village de Aguerd Odad, nous faisons une photo du Chapeau de Napoléon !

Comme il est tôt, Nous retournons en ville pour faire une visite et quelques courses dont des babouches, les véritables babouches marocaines, souvent fabriquées à même les boutiques. Puis retour à l'hôtel pour déguster un bon repas.

Dimanche 4 février

Eh oui, il faut bien une fin alors on reprend une dernière fois notre Duster en direction du nord par la route 105. En 2018, nous avions déjà parcouru cette route dans le sens nord sud et du coup, outre le fait qu'on ne se rappelle pas de tout, on découvre une autre vision de cet itinéraire. On passe d'abord le col Ikhf oufoulou à 1650 m d'altitude (Tafraout est situé à 1000 m), et on redescend sur Tizi Ntarkatine. 

On retrouve tout de même la Kasbah Tizourgane perchée sur sa butte rocheuse et un peu plus loin, on découvre un village en forme de fer à cheval puis les ruines d'un village berbère en contre-bas de la route, sur notre gauche, et bien plus loin un agadir, également sur notre gauche. Après avoir dépassé le lac du barrage Ahl Souss, au niveau très bas, nous passons la ville d'Aït Baha. On retrouve ensuite une plaine aux couleurs orangées puis Biougra, la dernière ville avant l'aéroport.Ici commence le territoire des immenses serres, qui nous rappelle l'Andalousie et Alméria. Notre avion décolle à 16h30. Nous avons donc du temps pour remettre un peu de gazole, manger et rendre la voiture à notre interlocuteur d'Exotikcar. C'est très rapide : on lui signale quand même les phares mal réglés et les essuie-glaces HS.

C'est ensuite le circuit rébarbatif des contrôles de bagages, d'identité et de sécurité. 16h30, l'avion de Royal Air Maroc quitte le tarmac pour décoller à l'heure. Le Boeing 737 est plus confortable que celui de Transavia, mais plus sale aussi. Par contre, on nous offre un repas et des boissons. On atterri à l'heure à Orly et comme à l'aller, on a bien du mal à retrouver notre parking P2. Et enfin direction le Doubs pour retrouver le confort de notre lit vers 1h00 du matin. Ainsi se termine ce magnifique voyage.

Conclusion :

C'est le plus beau voyage au Maroc des 3 que nous ayons fait jusqu'à présent. Le fait d'être itinérants nous a permis de prendre notre temps et de faire de belles rencontres, aussi bien aux étapes que pendant la journée. La météo fut vraiment très belle avec des températures allant de 6°C le matin en montagne à Tafraoute jusqu'à 35°C à Fort Bou Jerif. Une petite tempête de sable dans le sud a agrémenté le voyage. On a découvert de sublimes paysages durant notre journée de piste en croisant quelques troupeaux de dromadaires.

Les + :

- Les hébergements hormis l'hôtel MJI Group de Tan-Tan sans charme

- L'itinérance

- L'amlou

- La gentillesse de la population

- La météo

- Le Duster 4x4 et les pistes, les pneus de qualité et en bon état

- La côte océanique

Les - :

- Les matelas très durs partout, de vrais planches !

- Le Duster moyennement entretenu et assez cher

- L'aéroport d'Orly mal signalé en interne

Sud marocain - hiver 2024

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